Salut et voilà après 3h00 de boulot. Bonne lecture
Je vais maintenant vous compter une histoire…notre histoire.
Comme un grand nombre d’entre vous, j’ai rêvé de cette marque pendant des années, des décennies.
Mais, on reporte souvent au lendemain un tel achat plaisir, assez onéreux somme toute. On regarde, on projette, on calcule, puis on reporte à l’année prochaine, ou dans 2 ans…
Puis un jour un contact se fait.
Ce fut pour moi sous la forme d’une rencontre d’un compatriote, nous l’appellerons Léon, d’abord fréquenté professionnellement et peu à peu devenu un ami. Le sport automobile, les voitures et la moto étaient au cœur de nos conversations.
Ainsi au détour de l’une d’elle, il m’apprend qu’il a une 996 Turbo mais que finalement il ne la sort pas souvent, préférant en général la moto.
Sortie du CP de Lorient, elle fut acquise par un ministre qui l’importa et la fit immatriculer ici.
Mise en dépôt vente en 2010, Léon en fit l’acquisition en Septembre après la vente de son 350Z.
Il avait déjà eu des Porsche, mais pas de Turbo, et s’était dit qu’il devait en avoir une un jour.
Elle était alors noire, alors que sa couleur d’origine était aubergine.
En fait, elle fur repeinte une première fois suit à un vandalisme à la clé. Et là, on affronte alors une des difficultés du Maroc : le CP dit au propriétaire d’alors que refaire cette couleur serait long et compliqué, qu’il n’avait pas cette teinte, qu’une peinture dans une couleur plus classique serait ensuite un gage de revente plus facile…
C’est donc dans cette livrée qu’il l’a acquise…et m’a proposé de me la prêter en 2011 !
Évidemment, une telle offre ne saurait se refuser, aussi je goûtais au plaisir de cette Turbo ce week-end de Mai 2011 pour la première fois.
Ce fut enchanteur !
La graine est plantée…
A la restitution le dimanche soir, les yeux encore pétillants, le plein fait et une bonne bouteille à la main, il m’annonce qu’il s’est fait « engueulé » par ses parents pour ce prêt.
Ils étaient un peu tendus en fait car quelques années plus tôt, déjà propriétaire d’une première Porsche qu’il prêta également à un copain, celui-ci n’avait ramené que le porte clé, la voiture ayant été détruite
.
Juillet 2012, piaffant déjà en mon fort intérieur depuis plusieurs semaines, je lui demande si il est OK pour un nouveau prêt, un peu plus long, car j’emmène mon épouse fêter nos 25 ans de mariage à Essaouira.
Pas de problème, je pourrai sortir la belle, mais il commence à me dire que la voiture à Casa l’emm… de plus en plus, et il envisage de s’en séparer. A voir lui dis-je.
Elle est maintenant grise car entre temps, il l’a fait repeindre. Le noir c’est beau, mais très exigeant en entretien et très fragile dans un pays sec et donc poussiéreux.
Gris arctique, sept couches de vernis, ça devrait être plus facile.
Le week-end arrive, le temps est particulièrement beau et chaud, 35°c à Casa et environ dans les 40°c en croisant Marrakech.
Même Essaouira, réputée pour son côté venteux sur l’Atlantique, Mecque des surfeurs et véliplanchistes de tous poils, est ce week-end-là très agréable car, moins chaude que le reste du pays, elle devient douce et tempérée.
On roule tranquille, en faisant tout de même rugir le flat occasionnellement, et profitons au mieux de nos 4 jours en amoureux. Et à cette occasion, elle me dit que c'est OK de penser à une belle comme ça.
L’heure du retour venue, nous reprenons la route toujours aussi chaude.
A l’approche de Marrakech, on atteint les 44°c extérieurs, la clim est la bienvenue.
Marrakech est dépassée, dernier tronçon vers Casa.
Evidemment sur l’autoroute nous attirons des regards, et nous offrons quelques runs occasionnels pour faire et nous faire plaisir.
C’est alors que le voyant check moteur s’allume!
Sueur froide, je ralentis (j’étais vers les 180/200 à ce moment) et reviens à la vitesse de 120.
La pression d’huile est OK, la température correcte. C’est un témoin orange, pas rouge, donc attention mais rien d’urgent : je vais faire un arrêt à la prochaine station, dans une dizaine de kilomètres.
PK136 ; rien ne va plus !
La température a filé à fond dans le rouge, je m’arrête illico : il fait 45°c dehors.
Je laisse tourner pour faire circuler l’eau le temps de voir.
Ça fume, le ventilo tourne comme un acharné, le moteur commence à émettre un bruit désagréable.
J’ouvre le capot moteur, il y a beaucoup de vapeur à droite.
Je reviens vers le volant, la jauge de température est morte : tombée sous zéro : je coupe, c’est fini.
Je préviens L, on organise le retour sur Casa, la fin du voyage se passe comme ça
Je suis atterré, ne comprend pas ce qui a pu se passer.
L ne veut pas la mettre chez le CP car il est fâché depuis son dernier passage.
Si vous voyez la photo ci-dessus, vous remarquerez que le toit ouvrant a une teinte légèrement différente.
En effet, il leur avait déposée pour une réparation car il avait un petit dysfonctionnement.
Quand, quelques 10 jours après il va la récupérer, il hallucine en voyant que le toit est tout gondolé…et ne fonctionne toujours pas.
ON lui explique que ce n’est pas facile à démonter, qu’ils ont fait de leur mieux, etc…
Il voit avec le boss qui s’engage à lui faire réparer.
3 nouvelles semaines environ, le toit est droit, mais d’une nouvelle couleur et…ne fonctionne toujours pas !
Donc dehors et fin du bal.
Aussi nous mettons la voiture chez un spécialiste des voitures haut de gamme.
Après dépose le diagnostic est clair et malheureusement triste :
Des durites remontées à la colle, des pipes alu « mâchées » des systèmes débranchés, fruit de réparateurs peu scrupuleux ni respectueux.
Léon est malheureusement trop confiant et pas assez technique pour s’en être aperçu plus tôt, et en temps utile.
Je suis donc les travaux de réparation.
La cause est en fait une durite d’eau qui s’est décollée de sa pipe déjà endommagée, et ce qui a conduit à une perforation du cylindre N°4 (je crois, banc gauche au milieu).
Dommage qu’il n’y ait pas, comme sur les poids-lourds, un témoin de niveau d’eau : l’alerte eut été plus franche et spécifique.
Comme je m’y suis engagé, je commande les pièces pour refaire le moteur :
6 kits chemise/piston
Les goujons de culasse
La pipe d’eau ci-dessus
Les durites et leurs ressorts de retenue
Les joints nécessaires listés par un CP en France.
On changera aussi ensuite, dans le courant des opérations, la courroie d’entraînement, le lanceur de démarreur (bakélite cassée), les bougies.
On a dit stop pour l’alternateur, à voir plus tard.
C’est donc ainsi, au cours de cette convalescence, qu’il me proposa de la racheter, prix des pièces déduit, puisqu’en quelque sorte, j’avais assumé alors que ma responsabilité était loin d’être engagée.
J’ai topé : maintenant je sais comment elle est, et je vais pouvoir la faire revenir au mieux.
Pour mon anniversaire on a donc fait le transfert de carte grise.
Depuis, je l’ai sortie pour commencer le rodage et déjà quelques surprises.
Premier roulage sur autoroute, je passe les 120 km/h, l’aileron se lève…à droite seulement.
Après vérification, la vis banjo du vérin de gauche a été remontée sans les joints cuivre…
Ensuite, le niveau d’huile descend, j’ai trouvé une tâche d’huile dans le garage.
Cette fois-ci, il semble que ce soit le joint spi de volant moteur qui vienne de rendre l’âme.
Pourtant, la boite n’a pas été désaccouplée, a priori, du moteur.
Pas de chance !
Cette fois-ci, elle est chez le CP : On va faire le boulot conformément et ils vont apprendre à me connaitre.
Dernier point dès qu’elle sort : j’ai déjà amorcé avec le précédent réparateur, qui n’a pas de chance puisque j’ai des preuves.
J’avais fait la photo du haut avant la repose moteur, et celle du bas au redémarrage.
Regardez bien le feu gauche…A suivre !