ce texte n'est pas de moi je l'ai pris sur une forum de cox et autres split: http://old-droppers.com
Tout le monde connaît la légende de Ferdinand Porsche, le génial visionnaire qui créa la Volkswagen. Mais au-delà des grandes lignes, claires est limpides, retenues du plus grand nombre, qui se cache derrière le masque du Dr Porsche ?
Voyons à quel point le docteur Porsche était impliqué dans le régime nazi.
Ce que vous allez lire, je ne l’ai pas inventé. Les informations proviennent de deux chercheurs allemands, Hans Mommsen et Manfred Grieger, qui ont décrit dans un livre de plus de milles pages le rôle de Ferdinand Porsche et de son entreprise dans l'Allemagne du IIIe Reich ainsi que le traitement alors infligé aux travailleurs de toutes origines embrigadés dans les usines.
Frédéric Clairmont, économiste, en a fait un article paru dans le Monde Diplomatique, que je retranscris partiellement ici. Aujourd’hui encore, les chercheurs butent face au refus du descendant direct de Porsche, M. Ferdinand Piëch, de communiquer aux auteurs les archives de la société. La dynastie Peugeot leur a également refusé la consultation de ses archives, pour ce qui concerne sa collaboration à l'époque avec Volkswagen.
ils se sont heurtés à une attitude identique de la part du ministère de l'intérieur, sans doute soucieux de ne point divulguer, au nom des « intérêts nationaux », les complicités de la bourgeoisie française avec les entreprises de l'Allemagne nazie. En réalité, c'est la plus grande partie du patronat de l'Europe occupée et non occupée qui fut complice des crimes de Hitler, et l'on sait que les banques suisses et suédoises continuèrent à financer l'industrie allemande après la prise de pouvoir des nazis en 1933
D’autres informations proviennent de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes et du magazine Motorsport.
Pour ne pas oublier
1) Participation active à l’effort de propagande
Dès son arrivée au pouvoir, le nouveau fûhrer finança la création d'une nouvelle automobile de course. Cette automobile devra porter l’Allemagne à la victoire du championnat du monde.
Le résultat sera sans appel : en 1934 c’est la naissance des inoubliables et phénoménales Auto Union «flèches d'argent » conçues par Ferdinand Porsche qui domineront pendant 6 ans les grands prix. . Développée en soufflerie, leur carrosserie possédaient un cx de 0,237 (pour comparaison, une 206 à un cx de 0.32), rien n’est refusé à Porsche pour mener à bien son projet. Les Auto Union seront les symboles automobiles de puissance du Reich, et Ferdinand Porsche en est le géniteur. Capable d’atteindre des vitesses de plus de 350 km/h, elles écrasent toutes les rivales qui se présentent, y compris les Mercedes qui resteront leurs seules rivales. Le circuit de l’Avus est même remodelé pour parfaire les performances des autos, tout est calculé pour qu’aucune voiture étrangère ne puissent vaincre les autos allemandes qui s’imposent alors partout, reléguant les autres concurrents aux rôles de figurants. En Octobre 1937, B. Rosemeyer pilotant une Type C profilée devint le premier homme à dépasser 400 km/h, sur une autoroute à 2 voies (Francfort-Darmstadt) ! il battit encore 15 autres records officiels en une semaine.
La propagande est parfaite.
2)Destruction par le travail
Le « grand ingénieur » Ferdinand Porsche, ainsi qu'on l'appelait dans les milieux d'affaires, avait été le disciple de Frederick Winslow Taylor (1856-1915), dont les principes d' « organisation scientifique » du travail trouvèrent leur application dans le fordisme. (voir votre dictionnaire pour les définitions de taylorisme et fordisme) Il avait visité plusieurs fois les usines de Detroit, et des ingénieurs germano-américains recrutés chez Ford contribuèrent au développement de l'usine Volkswagen. C'est donc à Detroit que Ferdinand Porsche comprit toute l'importance de la mise sous contrôle du travail de l'ouvrier et de sa subordination à un système d'espionnage constant d'un bout à l'autre de la chaîne, grâce à des méthodes « scientifiques ».
Ferdinand Porsche avait saisi l'importance de la productivité, la nécessité de l'augmenter sans cesse était devenue chez lui une véritable obsession. Une nécessité que son ami SS Fritz Sauckel, responsable de la déportation massive des travailleurs, résumait ainsi dans sa première directive du travail : « Les travailleurs étrangers seront traités de manière qu'on les exploite au maximum, avec un minimum de dépenses. » Et cette règle ne s'appliqua pas seulement à la main-d’œuvre étrangère. Aux méthodes classiques pour accroître la productivité (allongement de la journée de travail, accélération des rythmes, introduction d'innovations techniques économisant le travail), Porsche et l'appareil de terreur nazi en avaient redécouvert une quatrième : l'esclavage.
C'est ainsi que l'ordre hitlérien ouvrit aux capitalistes allemands frappés par la grande récession de vastes perspectives de profits. Certes, les ouvriers allemands jouirent du plein emploi ; mais ce fut au prix de leur abaissement à l'état de serfs et à des salaires de misère. Bientôt, de telles conditions devinrent le lot de toute l'Europe occupée. Compétitivité et flexibilité du travail étaient les mots d'ordre dans le IIIe Reich, et cette sorte d'ajustement structurel avant la lettre devait permettre de préparer l'explosion guerrière de 1937. Mais le slogan « Freude durch Arbeit » (la joie par le travail) dégénéra en « Vernichtung durch Arbeit » (la destruction par le travail), car, au bout de cet ajustement-là, il y avait la mort. Chez Volkswagen, la main-d’œuvre étrangère soumise au travail forcé était exposée au froid (il existe des photos montrant de jeunes femmes soviétiques travaillant pieds nus, réduites à l'état d'esclaves), aux coups incessants, à la malnutrition et à la mort précoce.
En tant que patron de Volkswagen, Porsche en est directement responsable.
Outre le Führer lui-même, Ferdinand Porsche comptait parmi ses proches amis le Dr Robert Ley, patron du Front du travail (Arbeitsfront), le Reichsführer SS Heinrich Himmler, et Fritz Sauckel qui portait le titre pompeux de « plénipotentiaire général pour la mise au travail » (Generalbevollmachtigter für den Arbeitseinsatz).
3) Dr Porsche tout puissant.
Les prouesses techniques de Porsche sont indissociables de son idéologie et de la manière dont il traita des ouvriers, libres ou esclaves. Lui-même rallia de son plein gré le parti nazi en 1937, l'année où Hitler achevait la première phase de consolidation de son pouvoir. Deux ans auparavant, un prototype de la KDF wagen était sorti de la ligne de production.
L'usine Volkswagen fut achevée en 1938, grâce à l'afflux d'une main-d’œuvre italienne (l'exploitation des travailleurs étrangers deviendrait une constante de la politique du travail chez Volkswagen). Le patron de la firme fit alors l'objet d'un véritable culte de la personnalité et reçut les plus hautes distinctions du régime hitlérien. Car il était le modèle-type du capitaliste nazi qu'il fallait imiter partout et l'on exalta son rôle dans des documentaires, dans la presse et à la radio, et, bien sûr, dans les réunions du parti.
1938 fut aussi l'année de l'abandon de la Tchécoslovaquie par Paris et Londres. Comme IG Farben, Volkswagen prit une part décisive aux victoires de l'armée allemande dans sa guerre éclair. En tant que président de la Commission Panzer, Ferdinand Porsche fit des innovations à l'origine de toute une variété de blindés, dont le redoutable char « Tigre » et le chasseur « Ferdinand ». Sa production militaire allait embrasser une large gamme d'avions, parmi lesquels le Junker 88, bombardier courant de la Luftwaffe, et l'intercepteur Focke Wulf, fléau des bombardiers alliés. Il eut aussi un rôle essentiel dans la mise au point et la fabrication d'armes de représailles (Vergeltungswaffe) telles que les bombes volantes Fi 103, utilisées sans discrimination contre les civils. Bien entendu vous connaissez les Kübelwagen et Schwimmwagen, dérivés directement de la KDF.
Durant la guerre, 65 % du personnel de Volkswagen était composé de travailleurs forcés étrangers, Ils furent employés au montage de bombes volantes V1, à la production de mines antipersonnel (Tellerminen) et de bazookas (Panzerfaust).
De l'ouverture des ateliers à la fin de la guerre, ce ne sont pas des voitures pour la population civile, qui sortirent des ateliers conçus par Ferdinand Porsche, mais bien des véhicules militaires pour la Wehrmacht. Seuls les naïfs peuvent encore croire que c’est la situation qui l’exigea. Tout était déjà prévu !
Durant l’occupation, Porsche par l’entremise de VW s’installa dans l’usine Peugeot. Dans l'usine sochalienne, les occupants voulaient bénéficier au maximum des équipements. Mais les directions parisienne et sochalienne ont tout mis en oeuvre pour combattre les appétits des industriels allemands, et surtout ceux de Volkswagen. En 1943, VW pilla littéralement les Usines sochaliennes :
C’est plus de 10000 tonnes de métaux, tôles, fonte et acier qui furent pillés.
Chez Peugeot on organise alors une véritable résistance : instruction lente des commandes, objectif d'être le plus improductif possible, sabotage des machines venues d'allemagne. Ferdinand Porsche, coordinateur de l'effort industriel du IIIe Reich, s'en est aperçu en 1944: Il y eu 44 fusillés et 200 déportés.
4) Criminalisation de l'économie
Durant la guerre en Europe (1939-1941) puis la guerre mondiale (1941-1945), des millions d'hommes furent réduits en esclavage, sans parler des déportations et de l'extermination de millions de gens appartenant à des minorités sans défense. L'opération Barbarossa - l'invasion de l'Union soviétique en juin 1941 - fut pour Volkswagen l'occasion de s'illustrer particulièrement, pour ce qui concerne l'exploitation du travail forcé (Sur les trois millions de civils soviétiques réduits en esclavage, plus de la moitié furent des femmes). Tel était l'ordre nouveau auquel Ferdinand Porsche s'était voué.
Certes, lui-même n'a jamais eu de sang sur les mains, mais, comme activiste SS, il faisait partie de la machine d'extermination. Sans le travail des étrangers, et notamment des esclaves soviétiques, toute l'indus trie allemande se serait effondrée. Ainsi, au printemps 1945, la main-d’œuvre de Volkswagen était à 90 % non allemande. Paradoxe des paradoxes, ce furent les victimes de l'ordre fasciste qui contribuèrent à prolonger la vie des industries allemandes.
Porsche fut également responsable, avec Bodo LAFFERENTZ (fonctionnaire de haut rang du régime nazi) et Anton PIECH (avocat autrichien et gendre de Porsche, père de Ferdinand Piëch) d’un Camp de concentration, officiellement désigné sous le vocable de "Camp de Travail Erz". Ce camp se trouvait en France, sur la commune de Thil, près de Longwy (54). C’était une annexe du Struthof. Ce camp était une usine souterraine installée dans une mine où était fabriqué des parties de fuselage pour V1 (les bombes volantes). Ce camp et cette usine enfouie sous terre, dont l'histoire et la mémoire n'a pas retenu les dramatiques événements qui s'y sont produits était la seule usine de fabrication de "V1" installée sur le territoire français. Elle n'a cependant jamais pu produire ces armes car, au moment ou elle aurait pu démarrer sa production, les américains n'étaient plus qu'à quelques kilomètres. Elle a été évacuée du 1er au 3 septembre 1944. Les nazis ont emmené ce qu'ils pouvaient laissant toutefois sur place des machines outils et des pièces de production diverses, et exécutant au passage de nombreux détenus : ceux qui étaient originaires de PEENEMÜNDE et tous les juifs, dont ils laissent les cadavres sur place. . Le Camp De THIL fut le seul camp d'extermination par le travail situé sur le sol français, où a existé et fonctionné un four crématoire érigé en territoire non annexé par les nazis.
tout savoir sur Minette gmbh et le camp de Thil: http://www.outoftime.de/thil/textes/kdo.html
PEENEMÜNDE et les V1: http://maridor.free.fr/francais/peenemun.htm
Comme les tueurs en masse d'IG Farben* , Ferdinand Porsche demeura le disciple non repenti de son Führer. Pourquoi donc a-t-il échappé au sort de Himmler (qui s'est suicidé), de Sauckel (qui a été pendu) ou d'autres de la même trempe ?.
A la fin de la guerre, la plupart des usines Volkswagen étaient en ruine. Mais cela ne donna pas pour autant le signal de l'effondrement du capitalisme allemand. Les amis SS de Volkswagen n'étaient plus là, ou bien ils avaient changé d'apparence ; mais, grâce à l'occupation alliée et au plan Marshall, Volkswagen et les autres resurgirent rapidement de leurs cendres. La Coccinelle devint le symbole du « miracle économique » d'Adenauer. Le parti nazi de Ferdinand Porsche avait cédé la place à l'Union chrétienne démocrate (CDU). La transition s'était faite dans le calme. Les temps avaient changé, des slogans différents apparurent. Et Ferdinand Porsche proclama sa foi en la démocratie, dans le marché libre et la construction européenne.
Porsche n'était pas seulement un brillant technicien, mais il a activement participé à la politique d'armement de Hitler, il était très lié à bon nombre de dirigeants nazis, et il a soutenu l'emploi de main-d’œuvre forcée et de détenus des camps de concentration. Il mourra en 1951 après avoir été inculpé de collaboration avec les nazis et condamné. A soixante-dix ans, le constructeur passa 22 mois en prison en France.
*Créé en 1925, IG Farben fut, jusqu'en 1945, le numéro un mondial de la chimie. Travaillant en étroite collaboration avec les nazis, le conglomérat, qui contrôlait plus de 200 sociétés, s'est rapidement trouvé impliqué dans la politique d'extermination des juifs, gérant en direct le camp d'Auschwitz. Au zénith de ses funestes activités, IG Farben employait 190 000 personnes, parmi lesquelles 80 000 travailleurs forcés. l'entreprise chimique productrice du gaz Zyklon B utilisé dans les camps de la mort n’est disparue qu’en 2003