Stop ou encore pour Bugatti ? Annoncée proche de la fin, la marque riposte en promettant une « surprise » pour septembre…
Martin Winterkorn aurait lâché récemment que l’aventure Bugatti tirait à sa fin. Effrayé par la crise automobile mondiale, soucieux de ne pas être accusé de brader les (solides) moyens financiers du groupe à la veille d’un exercice 2009 « difficile », le président de Volkswagen, propriétaire de la marque depuis 1998, donnerait encore trois ans à Bugatti, le temps de solder les quelque 80 Veyron restant à vendre sur les 300 exemplaires programmés en 2006.
Une « surprise » à l’automne
Problème, dans le même temps, Franz-Josef Paefgen, le patron de la marque, promet à l’occasion du récent salon de Genève une «surprise » pour la rentrée prochaine. « C’est lui qui a raison », (r)assure Georges Keller, le directeur de la communication de Bugatti, qui rappelle en outre que le constructeur de Molsheim vient de donner le feu vert à la fabrication de 150 Veyron Grand Sport, version roadster du modèle originel : « Compte tenu des 50 - et non 80 - exemplaires du coupé restant à fabriquer et des 150 Grand Sport programmées, c’est de toute façon plus que trois ans d’activité assurée pour les 60 salariés de l’usine de Molsheim ».
Une visibilité au demeurant… correcte en ces temps de disette automobile mais il est vrai que la clientèle de la Veyron (1,2 million d’euros) est plutôt moins perméable à la crise que d’autres. On s’en est encore aperçu au récent salon de Genève où la moitié des Veyron exposées sur le stand furent vendues en deux jours..…
Un simple malentendu ?
À la réflexion, la rumeur pourrait bien s’appuyer sur un malentendu. Winterkorn aurait dit textuellement, parlant de la Veyron, qu’«après plusieurs restylages, on finit toujours par s’arrêter ». On peut ne voir dans ce propos ambigu que la confirmation de l’arrivée du nouveau modèle évoqué pour 2011 par Paefgen, sa possible «surprise ». En l’occurrence, un concept que l’on pourrait découvrir dès le mois prochain en Italie, à l’occasion du célèbre concours d’élégance de la Villa d’Este.
Quel genre ? Silence radio. Grande berline, coupé 4 places, « Baby Bug’»..… tout est ouvert… sauf la greffe d’un moteur diesel. Bugatti a toutefois un impératif : réutiliser un maximum de composants de la Veyron pour rentabiliser l’investissement de départ. Dès le début de l’aventure, un fait était entendu : la Veyron ne serait jamais rentable..…
Le centenaire à Molsheim
En tout état de cause, on voit mal Volkswagen baisser les bras maintenant, onze ans après avoir décidé de relancer Bugatti et prendre le risque de faire à peine mieux que Romano Artioli, l’homme d’affaires italien qui tenta, en vain, de ressusciter la marque au début des années 90.
La chose paraît d’autant moins plausible que le groupe prévoit de célébrer avec faste le centenaire de sa naissance en Alsace, en septembre prochain — théâtre de la « surprise » ? - — et que Martin Winterkorn vient de révéler que le groupe, appuyé sur « neuf marques fortes », allait lancer 20 nouveaux modèles d’ici 2011 moyennant un investissement annuel de l’ordre de 8 milliards d’euros, nouvelles technologies comprises. Ceci n’exprime pas spécialement un manque de foi en l’avenir..…