“Nous devons créer la Porsche 911 d’Alpine.” C’est l’annonce faite par Laurens Van Den Acker, directeur du style Renault, à nos confrères anglais du magazine Autocar, lors de la présentation du concept Alpine Célébration. On ne fait pas dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit de relancer l’ancien label sportif. Cette vaste opération marketing, que Renault a entreprise depuis quelques années, va s’intensifier dans les mois à venir jusqu’au lancement du premier modèle, emblème de renouveau. Alpine devra plaire au-delà de la communauté des passionnés et nostalgiques de la marque.
C’est en 2012 que le groupe français relance la machine Alpine à travers le concept A110-50, à l’occasion des 50 ans de la Berlinette. Mais la démarche est hésitante, la voiture reprenant l’essentiel de son style au concept-car Renault DeZir présent deux ans auparavant au Mondial de Paris. Pour l’originalité, on repassera. D’autant que sur la calandre, c’est un losange qui occupe le terrain, le patronyme Alpine étant relégué au second rang.
Alors, Renault-Alpine ? Alpine-Renault ? Alpine tout court ? Les responsables du marketing mettront environ 3 ans à trancher cette question. Début 2015, la réponse vient du show-car virtuel nommé Alpine Vision Gran Turismo, qui abandonne définitivement le blason Renault, sous le crayon du nouveau responsable du design Alpine, Antony Villain. L’Alpine Célébration enfonce définitivement le clou à l’occasion des 60 ans la marque, lors des 24 Heures du Mans. L’émancipation est en marche.
CETTE FUTURE ALPINE AS1 PROPOSERA ENTRE 250 ET 280 CH POUR 1100 KG
Le modèle de série devrait être officialisé fin 2016, sous l’appellation Alpine AS1. Il demeurera très fidèle aux lignes néo-rétro du récent concept, en conservant les codes de la Berlinette A110 des sixties. Nombreux sont les clins d’œil à cette dernière. On remarque notamment la silhouette ramassée, les projecteurs additionnels ronds, la nervure au milieu du capot, la forme enveloppante de la lunette arrière ou encore le creusement caractéristique des portières. Il s’en dégage un style sportif, tout en muscles, mais sans agressivité. En revanche, aucune information n’a filtré concernant l’habitacle, si ce n’est qu’il s’agira d’une stricte deux places.
Sur le plan technique, le projet a pris du retard, Renault ayant rompu récemment le contrat qui le liait au spécialiste britannique Caterham pour son élaboration. Mais on peut compter sur l’expertise des ingénieurs de Renault-Sport pour rester fidèle au cahier des charges. Simplicité et légèreté sont les maîtres-mots. Le moteur, en position arrière, devrait être le 4-cylindres 2.0 de la Renault Mégane RS, préféré au 1.6 de la Clio RS longtemps pressenti. Entre 250 et 280 ch seront au programme pour un poids n’excédant pas les 1100 kg grâce à une structure en aluminium. Quant à la transmission, elle sera probablement confiée à la boîte automatique à double embrayage EDC à 6 rapports.
Assemblée dans l’usine historique de Dieppe, entre 2000 et 4000 exemplaires devraient être produits chaque année. Mais pour que la mayonnaise prenne, Alpine se doit de développer une vraie gamme pour se (re)faire un nom, surtout à l’international. Un étonnant SUV sportif serait déjà sur les rails pour chasser sur les terres du Porsche Macan. Affaire à suivre très prochainement sur auto-moto.com.