CR RALLYE DU MONT BLANC 2013 VHC C’est avec enthousiasme que nous (Pierre No et moi) avons décidé de faire ce rallye, car c’est l’un des plus beaux du championnat de France, et le plus difficile je pense. Nous l’avions déjà fait il y a 2 ans, mais l’auto n’avait pas la même préparation, et le pilote était bien mal en point… En réalité, j’étais en pleine crise de sigmoïdite (inflammation de l’intestin), avec fièvre et même des vertiges, mais ça, je ne l’avais pas dit à mon navigateur pour ne pas l’inquiéter outre mesure. Bref, ça explique en partie notre piètre résultat de l’époque, surtout le premier jour. Ce rallye est en outre le dernier coef 3 de la saison comptant pour la coupe de France VHC, c’est donc pour nous l’occasion d’espérer marquer des points, mais il y a des pilotes rapides engagés dans notre catégorie, je pense à Morière, Lagier, Lajournade, Baillière, Grobot, Crovetto, Sévelinge … ça ne sera donc pas facile, mais c’est toujours plaisant quand il y a « bataille ».
RECOS : Nous voilà donc parti le 31 août au matin en compagnie de Sylvain Beaudet, copilote de la dernière minute trouvé pour Jean Lanni que nous rejoignons à Morzine pour les recos. Le temps de prendre un petit café à l’hôtel le Sporting, de s’approprier le raod-book et hop, c’est parti pour une journée de reconnaissance. Autant vous dire que nous avons un peu débordé sur les horaires car nous avons commencé à 7h30 au lieu de 6h30 et que les spéciales sont longues à reconnaître car il n’y a pas de grands bouts droits dans cette épreuve qui comporte des ES de 8, 12, 20, 21, 22, 24 et 27 km. Nous rentrons fatigués le dimanche soir, et les copilotes s’arrachent les cheveux à l’idée qu’il faudra tout recopier d’ici mercredi soir pour partir jeudi.
VERIFS : Lors de la prise du road-book, notre horaire de vérifs était à 15h30 ce jeudi 5 septembre, ce qui ne nous arrangeait pas du tout étant donné qu’il nous faut 2h30 pour aller de Mâcon à Morzine, et que mes 2 compères copilotes finissaient à 12h00. Nous avions donc, appelé, fait un mail, réappelé le responsable des vérifs, pour finalement partir dans la précipitation et recevoir un coup de fil vers 13h00 nous disant que nous pouvions nous présenter vers 18h00 comme nous l’avions réclamé… Bon, pas grave, tout s’est bien déroulé et nous avons pu prendre notre temps une fois sur place (hôtel, assistance, parc à remorque…) A 19h15, réunion d’1/4 d’heure obligatoire pour tous les pilotes et copilotes animée par l’organisation et la fédé. Entre nous, heureusement qu’ils ne pointent pas aux CH ceux là, car ils auraient pas mal de minutes de pénalité… Tout ça pour dire que cette réunion a remis les pendules à l’heure pour certains qui avaient déconné pendant les recos, je pense que l’organisation a bien fait, et pour nous annoncer de bonnes nouvelles du style
- café – croissants offerts tout les matins par un sponsor boulanger à tous les concurrents vers l’entrée du parc fermé
- Un séjour à Morzine par tirage au sort à l’issue de l’épreuve (offert par un sponsor)
- 1 montre Rochet (fabriquant local) d’une valeur de 500€ offerte aux trois premiers scratchs modernes et tenez vous bien aux trois premiers scratchs VHC également !!!!
Vendredi 6 septembre étape 1 Lajournade et Sévelinge sont absents.
ES 1 : Montriond le Lac 12,5km. Après un bon petit déjeuner, nous voici sur la ligne de départ. La route est sèche contrairement à 2011, un mauvais souvenir me passe par la tête, nous étions restés 20mn sur la ligne de départ car un concurrent était sorti très fort. Je revois l’ambulance redescendre et le visage ensanglanté de Jean-Luc Balthazard dedans… Bouhhhh ! Allez, n’y pensons plus, 5-4-3-2-1 GOOO !! Le flat 6 rugit et nous faisons une montée prudente mais rapide. Comme à chaque début de rallye (ça fait au moins la troisième fois), mon Pierre-No de copilote ne parle plus pendant 2 minutes, n’arrive plus à avaler sa salive, manque de renvoyer la classe, heureusement il me fait des gestes pour m’indiquer les virages. Nous faisons le 3ème temps scratch à 11’’7 du 1er (Morière) et 0’’1 du 2ème (Triniane).
ES 2 : Morzine - Samoëns 21,13km. Alors là, les hostilités vont commencer. Cette spéciale monte pas mal au début, puis une descente vertigineuse (pendant laquelle il ne faut pas regarder le ravin) sur une route défoncée nous prolonge sur Samoëns. Avant d’arriver, un changement de direction sur la gauche nous fait emprunté une route gravillonnée et en sous-bois. Ca glisse et la fille de Stuttgart manque de foncer dans un talus ! Nous levons un peu le pied mais en pensant bien que tous les concurrents allaient en faire de même. Nous faisons le 1er temps scratch ex aequo avec Morière et devançons Triniane de 16’’3.
ES 3 : Sommand - Praz de Lys 26,98km. C’est la plus longue spéciale du rallye. La route est large et en montée jusqu’au premier col, puis nous descendons toujours sur une large route et enfin nous empruntons une route complètement défoncée juste après une épingle serrée. Je loupe mon frein à main dans l’épingle et relâche beaucoup dans la dernière partie pour ménager la mécanique et les bonhommes. Nous faisons le 5ème temps scratch derrière Triniane, Morière, Muller et Lagier. Triniane nous reprend 19’’6 et repasse second au général.
ES 4 : Samoëns - Morillon 8,89km. C’est la spéciale spectacle pour la ville de Samoëns. Nous avons droit à un regroupement de 20mn pendant lequel un petit buffet nous est offert par l’association des commerçants. (Charcuterie, fromage, croissants, boisson…) C’est tout simplement magique et bien venue, encore merci à eux. Les averses très locales s’invitent et nous roulons sur le mouillé par endroit. Tout le monde est en slick. Cette ES est toute biscornue, nous commençons par un gymkhana sur le premier parking, puis filons vers bon nombre de changements de directions en passant par des parkings… A un endroit, il y a un gauche sur graviers sur léger ciel qui referme après un angle de maison qui cache un petit pont. Vous voyez ce que je veux dire !!! Pierre-No a dit qu’en arrivant sur le pont par les portières, ça ne risquait pas de passer… Le genou mou, mais l’esprit vif, fallait mieux partir en tête à queue plutôt que de cintrer l’auto… Les yeux exorbités de Yves Bassot qui faisait des photos à cette endroit m’en ont dit long sur notre figure que je vais donc pouvoir illustrer en images. Nous perdons de précieuses secondes, je demande même à Pierre-No où se trouve la marche arrière car elle est à l’opposé sur ma nouvelle auto… Cette ES fut vraiment folklo pour bon nombre de concurrents, ainsi nos deux compères de devant ont également perdu beaucoup de temps en se trompant de route au même endroit. Ceci explique en partie les temps bizarres que l’on retrouve avec beaucoup de secondes d’écart pour peu de km. Morière à 30’’ de Baillière qui nous fait un scratch sans peur et sans reproche, Triniane à 14’’ et nous, nous faisons le 8ème temps scratch à 22’’1. Au général, nous sommes à 11’’ du 2ème et Baillière s’empare de la 4ème place à 18’’ derrière nous.
ES 5 Samoëns - Morzine 20,3km. Dernière ES de la journée. Un court arrêt de course nous fait patienter dans une côte et sous la pluie qui commence à tomber. Tout le monde est encore en pneus sec. Nous partons enfin, le début de la spéciale est détrempée mais la descente sur Morzine reste encore sèche pour les 8 premiers. Nous levons beaucoup le pied et perdons là encore du temps sur le second (Triniane) qui nous met 26’’ avec son auto légère comme une plume. Au CH, Baillère n’arrive pas (son FAM est resté bloqué dans l’attente du départ) c’est donc Lagier qui reprends la place de 4ème à 19’’ suivi de Texier à 30’’ de lui. Morière nous fait écouter sa boite et son embrayage… Pas beau bruit du tout. Il ne repartira pas demain…Nous ne faisons que le 6ème temps. Bof Bof Bof.
Samedi 7 septembre étape 2ES 6 Joux Verte (version longue) 22,3km. 6h55, le jour va se lever sur Morzine, nous quittons l’hôtel sans avoir déjeuné pour passer à l’assistance. Le petit café et le croissant offerts aux concurrents finissent de nous réveiller, il est 7h30 lorsque nous sortons du parc fermé, il a plu dans la nuit et les routes sont encore très humides. Tout le monde se gratte la tête à l’assistance. Pneus pluie ou non ??? Ce sera non. Si j’avais eu de pneus secs avec gommes tendres, je les aurais mis, mais les miens étaient râpés et je les ai laissés à la maison. Ce n’est pas le cas du parisien Baillière qui lui, les a, et nous fait encore péter un scratch toujours sans peur et sans reproche. (Mais il est reparti en super rallye… donc avec 10h00 de pénalité + 5mn pour ne pas avoir fait l’ES 5) Texier s’est levé du bon pied et fait le second temps. Il passe de ce fait devant Lagier. Quant à nous, nous faisons le 3ème temps scratch reprenons presque 32’’ à Triniane qui n’a pas roulé. Au général nous sommes 2ème à 4’’5 de Triniane et Texier nous suit en 3ème position à 45’’.
ES 7 La Côte - Praz de Lys - Sommand 24,64 km. A moins de 5’’ du leader, je me dis que tout est jouable, et que je vais tout donner dans cette ES. Facile à dire… mais c’était sans compter la fringale qui m’a pris et couper tous mes élans. Le croissant n’a pas suffit, j’ai l’estomac vide…plus de jus ! Nous nous promenons pendant toute la spéciale, je loupe plus ou moins mon FAM dans une épingle, bref, rien ne va. Lagier met la godasse pour tenter de reprendre la 3ème place et fait le scratch mais en vain. Triniane nous devance de 23’’ dans cette ES car nous ne faisons que le 6ème temps. Au général nous voilà à 27’’5 de Triniane, et derrière nous la bataille est rude puisque seulement 6’’2 séparent Texier de Lagier. Méfiance, Texier n’est plus qu’à 22’’ de nous. Il faut se Ré Veill Er !!!
ES8 Morzine - Samoëns 21,13km. Après avoir grignoté un petit truc sur le routier, me voilà bien requinqué. On dira ce qu’on voudra, dans un rallye, il y a toujours des spéciales que l’on préfère aux autres. Celle-ci je l’aime bien et j’ai fait le scratch hier dedans. Pourquoi ne pas tenter de s’appliquer et de réitérer ? C’est chose faite, nous faisons le scratch ici, posons 9’’5 à Triniane et Texier qui font le même temps. Le classement général restera inchangé jusqu’à la fin. Nous ne sommes qu’à 18 ‘’ de Triniane.
ES9 Samoëns - Morillon 8,89km. La fameuse spéciale « parkings » pour le public de Samoëns. Je sais qu’Alain Triniane l’a mal reconnu celle-ci alors je me dis que j’ai peut-être une chance de lui reprendre quelques secondes si je m’applique bien et que je ne fais pas de toupie au petit pont… C’est chose faite, je reprends 5‘’4 à Triniane en faisant le 4ème temps. Quant à Texier, toujours du bon pied, il nous signe le scratch. Il ne reste plus qu’une ES et nous sommes à 12’’6 du leader… ça va être compliquer d’autant qu’hier il nous a pris 8’’ dans cette ES..
ES 10 Samoëns - Morzine 20,3km. C’est finalement 7’’ que nous pose Alain qui n’a rien lâché puisqu’il fait le scratch ici. Nous faisons le 3ème temps.
Podium.
1er Alain et Marie France Triniane.
2ème Nous à 19’’5 après 2h11mn de course.
3ème Texier à 36’’ de nous et 55’’ du 1er et
4ème Lagier à 6’’8 de Texier, notez que Lagier s’est pris 10’’ de pénalité pour départ anticipé et aurait pu terminer sur le podium sans cette boulette… Signalons que notre voisin Helvète Texier a super bien roulé car son auto n’a pas une prépa monstrueuse et je crois me souvenir que son premier rallye était l’an dernier au Dijon côte d’or. Chapeau ! Juste après le podium, et en attendant les modernes, un carré VIP nous était réservé avec Champagne offert pendant que le tirage au sort du séjour à Morzine s’effectuait. C’est Marie France et Alain Triniane qui en bénéficierons ! Bravo à eux pour leur performance et leur bonne humeur.
En résumé, ce fut un super rallye durant lequel nous nous sommes bien « tiré la bourre » avec une super bonne ambiance. Désolé d’avoir peu parlé des autre mais bravo à tous, et particulièrement aux copains Jean Lanni et Sylvain Beaudet (11ème au général) avec qui nous avons partagé l’assistance et qui se découvraient l’un et l’autre. Au regard du nombre d’engagés modernes (200), notre crainte était une brave pagaille dans Morzine, mais il n’en fut rien. Les CH étaient déplacés par rapport à 2011 et tout s’est magnifiquement bien passé.
Encore un grand bravo à l’organisation, et un grand merci à notre assistance. Les Porsche sont comme les femmes... Pour qu'elles soient réactives, il ne faut pas oublier la p'tite caresse aux vérifs...
Au petit pont dans l'ES 4, comme dit mon copilote :"forcément, en arrivant par les portières, ça ne passait pas!"